De l’enfer : une lettre autographe de Jack l’Éventreur (1888).
Jack l’Éventreur est le tueur en série le plus tristement célèbre de l’histoire. Entre août et novembre 1888, il tua au moins cinq femmes dans les bas fonds du district de Whitechapel à Londres. Son identité et ses motivations demeurent encore aujourd’hui un mystère. On ne compte pas moins de 30 suspects dont le peintre Walter Sickert (1860-1942). Il est fort probable que nous ne connaitrons jamais le meurtrier et que cette affaire continuera à alimenter les thèses et les fantasmes.

Dès le début, la police reçoit des centaines de lettres anonymes revendiquant les assassinats. La très grande majorité d’entre elles s’avère infondée, absurde et sans le moindre intérêt pour les enquêteurs. Les Archives nationales britanniques conservent aujourd’hui certaines de ces lettres. Parmi elles, trois ont attiré l’attention de Scotland Yard dont la célèbre « From Hell ». Datée du 15 octobre 1888, elle est adressée à George Lusk, président du Comité de Vigilance de Whitechapel. La particularité de cette lettre, c’est qu’elle était accompagnée d’une boite contenant la moitié d’un rein conservée dans de l’ethanol. Elle fut examinée par un docteur de l’hôpital de Londres et ses conclusions furent que ce bout de rein provenait bien d’un être humain. Les moyens scientifiques étant ce qu’ils étaient à cette époque, on ne pu conclure s’il provenait d’un homme ou d’une femme. Ce rein aurait pu être celui de Catherine Eddowes, l’une des victimes présumées de Jack l’Éventreur (elle fut assassinée le 30 septembre 1888, mutilée d’un rein).
Selon les chercheurs, cette lettre est celle qui bénéficie des probabilités les plus fortes d’avoir été écrite par le tueur. Cependant, elle n’est pas signée du pseudonyme « Jack the Ripper » (Jack l’Éventreur), et son orthographe trahit un faible niveau culturel. Mais était-ce pour tromper la vigilance des policiers ? Au moment des faits, les experts médicaux soupçonnaient les étudiants en médecine d’avoir monté un canular. George Lusk, de peur de se ridiculiser, tarda longuement avant de transmettre la lettre aux autorités.
Si des centaines de lettres écrites et reçues par la police sont conservées aujourd’hui aux archives, celle-ci a été perdue en même temps que le rein. Seule une photographie d’époque existe. Nous retranscrivons la lettre c-dessous :
« De l’enfer,
Mr Lusk,Monssieu,
Je vous envoie la moitié du Reint que j’ai pris à une des femmes, je vous l’ai consservée. L’aut morceau je l’ai fait frire je l’ai mangé c’était essellent. Je vous enverrai peu-être le couteau ensanglanté qui a servi à le sortir, veuillez simplement passienter un peut.
Signé : Attrape-moi si tu peux. Mishter Lusk«
Aux dernières nouvelles, des scientifiques britanniques auraient pu grâce à des traces ADN sur le châle d’une victime retrouver l’identité de Jack l’Éventreur. Il s’agirait d’Aaron Kosminski, un barbier d’origine polonaise mort en 1919 dans un asile. Néanmoins, d’autres scientifiques contestent cette étude et notamment l’authenticité du châle. Les débats sont encore loin d’être clos.
